Transition hormonale
L’identité de genre
L’identité de genre fait référence à comment une personne se sent et l’appartenance qu’elle ressent à une catégorie de genre : homme, femme, les deux, aucun des deux ou ailleurs dans le spectre du genre. Une personne peut s’identifier à l’intérieur des catégories binaires (homme ou femme) ou à l’extérieur de celles-ci, donc non-binaires.
On confond souvent le genre avec l’expression de genre, qui, quant à elle, concerne la manière dont une personne exprime son genre à travers des comportements, des vêtements, des coiffures et d’autres signes visibles. Par exemple, une personne peut vouloir s’exprimer de manière féminine, de manière masculine, quelque part au milieu ou à l’extérieur du genre binaire (homme/femme).
Comme on dit, l’habit ne fait pas l’identité.
Le genre diffère également du sexe, qui fait référence aux caractéristiques sexuelles biologiques, physiologiques, génétiques ou physiques que nous classons en deux catégories binaires : mâle et femelle. Ces caractéristiques incluent les caractéristiques sexuelles primaires (les organes génitaux externes) et secondaires (les changements qui apparaissent à la puberté). Le sexe nous est assigné à la naissance : le système social et médical nous classifie comme homme (mâle) si nous avons un pénis ou comme femme (femelle) si nous avons une vulve. Cela ne tient pas compte de comment on se sent ou des personnes dont les caractéristiques sexuelles ne correspondent pas à notre catégorisation binaire, comme les personnes intersexes.
Il est essentiel de respecter l’identité de genre et l’expression de genre de chacun·e. Nous avons tou·te·s le droit de définir notre propre identité de genre et de nous exprimer d’une manière qui nous ressemble. Personne ne devrait être victime de discrimination, de harcèlement ou de violence.
Et le terme « trans » dans tout ça?
Le terme « trans » est un terme parapluie. Il couvre un éventail d’identités et de réalités. De manière globale, le terme « trans » est utilisé pour parler de personnes dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qu’on leur a assigné à la naissance.
Les personnes cisgenres, en comparaison, sont les personnes dont le genre correspond au sexe qui leur a été assigné à la naissance. Le terme trans désigne un état, un parcours, et non pas un genre. Une personne trans peut s’identifier dans la binarité (homme/femme) ou non, mais pas toutes les personnes non binaires s’identifient comme trans.
La transition de genre peut prendre plusieurs formes en fonction du parcours de chaque personne. Une personne trans est valide dans sa transidentité, et ce peu importe les démarches entreprises. Le fait d’être trans part d’abord de son sentiment intérieur. Le fait de se désigner comme trans appartient à la personne, et n’est pas un attribut qu’on impose. Une transition peut se réaliser aux niveaux :
Thérapie de transition hormonale
Plusieurs personnes, notamment des personnes trans et non binaires, ont recours à l’hormonothérapie. Cette prise d’hormones sexuelles a pour but de masculiniser ou de féminiser le corps. Elle peut également permettre d’atteindre une apparence corporelle plus androgyne.
Combien coûte l’hormonothérapie?
Bien que les hormones soient couvertes par les régimes d’assurance privée et le régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ), vous devrez probablement débourser un certain montant selon votre plan d’assurance. Le prix peut aussi varier en fonction de la méthode d’administration choisie.
Comment puis-je y avoir accès?
Si vous souhaitez débuter l’hormonothérapie, il faudra d’abord obtenir une ordonnance d’un·e médecin de famille ou d’un·e médecin spécialisé·e en santé trans ou en endocrinologie.
Les critères d’accès ne sont pas encore uniformisés au Québec, donc tout dépendant de votre médecin, Il se peut que vous ayez à fournir une lettre de référence d’un·e professionnel·le en santé mentale qui atteste de la nécessité du traitement.
D’autres médecins préconisent une approche de consentement éclairé. Celle-ci comprend généralement une rencontre et la signature d’un formulaire qui atteste de l’évaluation du besoin d’hormonothérapie, la compréhension des effets attendus et des risques possibles.
Un suivi médical devra être maintenu tout au long de l’hormonothérapie afin de surveiller le développement d’effets secondaires à long terme liés à la prise d’hormones, notamment concernant la santé des os.
Les effets des hormones peuvent être permanents, réversibles ou partiellement réversibles. Les hormones agissent à travers l’ensemble du corps pour opérer des changements. Dépendamment de l’hormone que vous prenez en fonction de votre situation et des changements recherchés, elle peut avoir des effets permanents sur le corps. Communiquez avec nous ou votre professionnel·le de la santé pour en savoir plus.
Hormonothérapie masculinisante
Les thérapies hormonales masculinisantes ont pour effet d’aider une personne transgenre à développer des caractéristiques sexuelles secondaires masculines, notamment :
Ça fonctionne comment?
Le ou la médecin prescrit habituellement de la testostérone. La dose sera déterminée à la suite d’une évaluation du niveau d’hormones sexuelles dans le sang. Le suivi médical permet de s’assurer que le corps s’adapte bien aux changements et de modifier la dose au besoin. La testostérone – ou T – est disponible sous forme injectable, en gel topique ou en prise orale.
Est-ce que c’est rapide?
L’apparition des premiers changements peut prendre plusieurs mois avant d’être apparents. Le plein effet de la testostérone peut prendre de deux à cinq ans avant de s’opérer dans le corps. Il faut également savoir que les effets varient grandement d’une personne à l’autre.
Changement observé | Vitesse d’apparition | Effet maximal |
Acné et peau plus grasse | 1 à 6 mois | 1 à 2 ans |
Arrêt des menstruations | 2 à 6 mois | N/A |
Augmentation de la pilosité | 3 à 6 mois | 3 à 5 ans |
Redistribution des gras corporels | 3 à 6 mois | 2 à 5 ans |
Changement de la voix | 3 à 12 mois | 1 à 2 ans |
Atrophie vaginale et croissance du clitoris | 3 à 6 mois | 1 à 2 ans |
Augmentation de masse musculaire | 6 à 12 mois | 2 à 5 ans |
Perte de cheveux (chez certaines personnes) | 12 mois et + | Variable |
Quels sont les effets indésirables liés à la prise de testostérone?
Bien que l’hormonothérapie puisse être une expérience validante et ultimement positive, des effets « négatifs » ou non désirés sont fréquents.
Hormonothérapie féminisante
Les thérapies hormonales féminisantes soutiennent les personnes transféminines dans leur parcours de transition. Ces traitements ont pour but de diminuer ou freiner les effets de la testostérone et d’induire l’apparition de caractères sexuelles secondaires féminins.
Ça fonctionne comment?
Les thérapies de transition hormonale féminisantes combinent généralement deux types d‘hormones, soit les oestrogènes et les anti-testostérones (aussi appelés anti-androgènes).
1. Les oestrogènes
En agissant sur les récepteurs d’oestrogène dans le corps, ils permettent d’induire des changements corporels. Bien toléré et moins coûteux que d’autres options, l’estradiol est souvent le premier médicament prescrit. Il existe d’autres formes d’oestrogènes possibles, soit sous forme de comprimés, de timbres cutanés, ou de solutions injectables. Ces options ne sont pas toutes couvertes par les régimes d’assurance médicaments. Contactez-nous au besoin pour en savoir plus.
2. Les anti-testostérones
Les anti-testostérones, comme leur nom l’indique, diminuent les taux de testostérone présents dans le corps pour en annuler les effets. On prescrira souvent la spironolactone (Aldactone) ou la cyprotérone (Androcur).
Un suivi avec le/la médecin est nécessaire puisque ces médicaments peuvent parfois causer de la fatigue, une baisse de la pression artérielle, un déséquilibre du potassium sanguin ainsi qu’une baisse de l’humeur générale. C’est pourquoi ils sont souvent prescrits à faible dose, et l’augmentation se fait progressivement selon l’efficacité et la tolérance chez chaque personne.
Le choix de la prise d’estrogène seule ou combinée et les doses dépendent de la personne, mais peut aussi dépendre de l’accessibilité et du prix. Contactez-nous pour en savoir plus ou communiquez avec votre médecin.
Est-ce que c’est rapide?
L’apparition des premiers changements peut prendre plusieurs mois. Cela pourrait prendre jusqu’à 2 à 5 ans pour voir les pleins effets de la thérapie hormonale. Les effets peuvent être très variables d’une personne à l’autre. Votre médecin pourra suivre avec vous les changements observés et ajuster la dose des médicaments au besoin.
Changement observé | Vitesse d’apparition | Effet maximal |
Diminution de la libido | 1 à 3 mois | 1 à 2 ans |
Diminution des érections spontanées (matinales) | 1 à 3 mois | 3 à 6 mois |
Ralentissement ou arrêt de la perte des cheveux | 1 à 3 mois | 1 à 2 ans |
Diminution de la grosseur des testicules | 3 à 6 mois | 2 à 3 ans |
Redistribution des gras corporels (principalement vers les hanches) | 3 à 6 mois | 2 à 5 ans |
Diminution de la masse musculaire | 3 à 6 mois | 1 à 2 ans |
Adoucissement de la peau, diminution de la peau grasse | 3 à 6 mois | Variable |
Croissance des seins | 3 à 6 mois | 2 à 3 ans |
Diminution de la pilosité corporelle et au visage | 6 à 12 mois | Variable, plus de 3 ans |
Quels sont les effets indésirables liés à la prise d’oestrogène et d’anti-androgène?
Hormonothérapie pour personnes non binaires
Une personne non binaire pourrait désirer une apparence plus neutre dans le genre. Pour ce faire, il est possible de prendre des hormones masculinisantes ou féminisantes en plus faible dose, qu’on appelle microdose. Il est possible de ralentir l’apparition des effets, mais il est impossible de prédire quels effets arriveront et à quel moment. Il est donc important d’avoir un suivi régulier avec votre médecin pour moduler les effets désirables et indésirables en fonction de la personne.
Hormonothérapie pour personnes mineures
Il est possible pour une personne âgée de moins de 18 ans d’entreprendre une hormonothérapie. Un·e jeune âgé·e entre 14 et 18 ans pourra, en fonction de ses besoins et de ses intentions de transition, prendre des bloqueurs d’hormones, des hormones féminisantes ou des hormones masculinisantes. Une personne de moins de 14 pourra, quant à elle, prendre des bloqueurs d’hormones pour interrompre la puberté et retarder l’apparition des caractéristiques sexuelles secondaires qui ne correspondent pas à son genre.
Les bloqueurs permettent notamment de :
Les renseignements contenus sur ce site Web sont présentés strictement à titre informatif et ne visent pas à fournir des renseignements complets sur les sujets traités ni à remplacer les conseils d’un professionnel de la santé. Ces renseignements ne constituent pas des consultations, diagnostics ou opinions médicales, et par conséquent, ne doivent pas être interprétés comme tels. Veuillez consulter votre professionnel de la santé si vous avez des questions au sujet de votre état de santé, de vos médicaments ou de votre traitement.